Inuuk : une expo arlésienne (26/01/2017)
Hiver du bonnet rose. La Provence en polaire. Temps idéal pour la sculpture du grand nord. Présences inuit à Sainte-Anne d’Arles.
Adieu les taureaux de l’été. Place à l’ours bleu de Lucy Qinnuayak (1915-1952) du Cap Dorset. Fin, puissant, élégant dans la neige du papier.
Les expositions sur l’art inuit sont assez rares en France pour qu’on signale celle-ci qui se tiendra jusqu’au 29 janvier 2017. Inuuk n’a que le défaut d’être courte. Mais elle a le mérite de présenter de belles pièces dans un contexte qui, pour une fois, n’est pas celui de la capitale. Certaines sont anciennes comme ce grappin où la différence entre fonctionnalité et beauté s’abolit.
L’exposition Inuuk a bénéficié de plusieurs concours, au premier rang desquels Art Inuit Paris.
Un masque d’Alaska, une créature en vertèbre de caribou,
un félin en os de baleine et cornes de bœuf musqué,
une bête spongieuse et griffue proviennent de la Collection de cette Galerie.
D’autres monstres… si tant est qu’on puisse mêler la tératologie à ces transformations magiques où le créateur-chasseur lit dans un os la forme d’un mufle.
Appartiennent aussi à la Collection AIP deux œuvres de la féconde période des années 60-7O où les Inuits conservaient encore un lien direct avec une source mentale chamanique.
Une loutre en bois de caribou, à la gracilité si fluide. Sedna, déesse légendaire du peuple inuit où nous l’on serait tente, à tort, de voir une sirène.
L’originalité de cette exposition arlésienne c’est aussi qu’elle ne s’enferme pas dans le passé. En témoigne les présences réelles de deux artistes inuit qui nous ont fait l’honneur de venir résider momentanément à Arles.
Billy Gauthier vient de Happy Valley dans le nord-est du Canada. Bill Nasogaluak est originaire des territoires du nord-ouest. Accoutumés à la concentration, ils oeuvrent en live tout en répondant avec gentillesse aux questions des visiteurs sur l’utilisation des instruments modernes et sur leurs façons d’interpréter les mythes et les traditions.
11:42 | Tags : l'internationale intersticielle, art inuit, billy gauthier, bill nasogaluak | Lien permanent | Commentaires (0)