Les mosaïques exaltées de Louis Terrasse (06/03/2018)
Encore Vialatte et Bonaparte toujours. Ou comment l’Égypte ramène à l’Auvergne. Le Dilettante, en 2002, a publié Au coin du désert, un recueil de textes du grand Alexandre écrits à l’ombre des Pyramides en 1938. Lecture idéale en ces temps où l’on passe sans transition de la froidure neigeuse à la douceur printanière.
« En passant dans la rue Jacob » écrit Vialatte, « il m’a semblé sentir soudain souffler le vent d’Aboukir. J’avais vu, derrière une vitre, Bonaparte qui me regardait de ses yeux qui nous suivent encore ».
Et notre chroniqueur d’énumérer les lieux où l’image du conquérant corse se retrouve. « En culotte blanche dans les petits cafés d’Alexandrie, sur des calendriers-réclames », « au musée de l’Orangerie dans le pêle-mêle glauque et mordoré des antiquailles et des estampes ». L’auteur évoque les Mayençais qui « fleurissent la tombe de ses grognards ».
Et puis il nous livre soudain un de ses morceaux de curiosité dont il a le secret : « le garde champêtre de Viverols, dans le Puy-de-Dôme, l’immortalise en mosaïques exaltées faites d’ivoire, d’écaille d’huître et de boutons de culotte ! ». On aimerait voir ça.
Petrus Batselier, dans un article paru en 1997 dans le Dossier Vialatte de L’Âge d’homme (AV le temps d’un pique nique avec Père Ubu et trois satrapes) nous en apprend davantage. Le garde champêtre s’appelait Terrasse. Il exerça divers métiers dont celui de menuisier et de restaurateur.
A 11 ans, « Le début de sa carrière artistique consista en une reproduction en ruche de pin, inspirée par l’image du cahier d’école de marque Labor improbus.
Il réalisa ensuite ses rêves –Passage des Alpes, Napoléon devant Ratisbonne, la Bataille des Pyramides etc.– en écaille d’huître et en boule de billard ».
Créateur d’un Musée des Merveilles dans sa salle à manger, Terrasse est aussi l’auteur d’un objet poétique par l’adaptation d’un guidon de bicyclette à une faux.
Et c’est ainsi…
19:21 | Tags : l'internationale intersticielle, alexadre vialatte, louis terrasse, viverols, bonaparte | Lien permanent | Commentaires (0)