La Constitution pour les nuls (17/10/2018)

Pas besoin de jouir d’une bonne constitution ou d’entrer gaillardement dans la légion des sexagénaires pour tirer des feux d’artifice en l’honneur de Gustave Arthur Dassonville. Que l’on soit minot ou daron, ce typographe, adepte du Brûlot (un fanzine qu’il rédigea tout seul sa vie durant) mérite notre respect. Chacun ses cérémonies de célébration après tout ! Et les moins officielles ne sont pas les pires.

Dans une époque où la com du petit prince qui nous gouverne nous gave de louanges sur la sacro-sainte règle du jeu de la république, héritée de notre (grand) père fondateur, il est sain, il est juste, il est bon de se tourner vers un pamphlet publié en 1965 et en catimini par Dassonville. D’autant que la lecture de celui-ci ne risque pas de nous prendre la tête.

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Selon Eric Dussert, ce rare et fragile document constitue le chef d’œuvre de G.A.D. Il n’en consiste pas moins en 4 pages numérotées dont 3 sont blanches (c’est à dire rouges car l’impression est sur papier de boucherie) et la première seulement porteuse du titre, à vrai dire assez évocateur.

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On notera que Gustave Arthur s’abstient d’y nommer sa cible : ce général en résidence secondaire dans un village aux deux églises. Suprème désinvolture de cette « diatribe silencieuse » (dixit Dussert) ! Invective d’autant plus efficace qu’elle reste minimale !

dassonville portrait.jpgDes années durant, Dassonville promena sa rondeur pince-sans-rire et ses cigares malodorants dans les librairies parisiennes dont il fut une figure fétiche, rassemblant des données sur l’imprimeur-éditeur François Bernouard. On le voit mal aujourd’hui sur un plateau de télévision. Il n’empêche que son Hommage à la Ve est un doigt d’honneur autrement plus long que cette rustaude Lettre à Manu récemment commise par l’une de nos grosses têtes philosophiques.

18:24 | Tags : l'internationale intersticielle, gustave arthur dassonville, le brûlot, eric dussert, michel onfray, françois bernouard | Lien permanent | Commentaires (3)