Caus toujours (26/01/2019)
Arago le considérait comme l’inventeur de la machine à vapeur.
Umberto Eco le mentionne dans Le Pendule de Foucault, un drôle de roman qui fourmille de références ésotériques.
Salomon de Caus (1576-1626) pourtant reste mal connu. Peu souvent cité malgré une notice Wiki bien nourrie. Est-ce parce que cet esprit universel déroge à l’obsession de la spécialisation qui caractérise notre époque binaire et monotone ?
Ingénieur, architecte, passionné de mécanique, ce savant huguenot contemporain des dernières guerres de religion toucha aussi bien à l’hydraulique, qu’à la perspective et à la musique.
Beaucoup pour un seul homme même si Salomon de Caus est, somme toute, représentatif de cette universalité si caractéristique de la Renaissance.
De quoi fasciner les Romantiques qui en firent le héros d’un roman noir auquel ne manque ni le cachot, ni la folie, ni l’injustice du destin. Salomon de Caus ne fut certes jamais enfermé sur ordre du roi dans un cabanon de Bicêtre. A l’origine de cette fake news : un dessin du caricaturiste Gavarni.
Un écrivain fit mousser la chose jusqu’à faire de Caus un martyr de la science avant de dénoncer lui-même cette supercherie littéraire.
Même si Salomon de Caus n’a rien de ces inventeurs extravagants internés pour cause de délire scientifique, il est significatif de voir le dix-neuvième siècle s’offrir ainsi une version schizophrénique de son talent précurseur.
En réalité sa théorie relative à l’expansion et à la condensation de la vapeur en font un réel pionnier dans l’utilisation pratique de la force motrice de celle-ci.
Le livre où il expose ses idées sur la question : Les Raisons des Forces mouvantes avec diverses Machines tant utiles que plaisantes (1615) contient en outre un traité pratique de la fabrication des orgues d’église et des dessins de grottes et de fontaines.
C’est que Salomon de Caus fut aussi –et c’est par là surtout qu’il nous concerne- un créateur de jardins aujourd’hui disparus mais qui ne sont pas sans faire penser à ceux de Bomarzo.
Du moins si on en croit cette reproduction trouvée dans un catalogue anglais (Malborough rare books, 150) qui décrivait en mai 1993 un exemplaire de la première édition des Raisons.
01:15 | Tags : l'internationale intersticielle, salomon de caus, gavarni, umberto eco, machines à vapeur, jardins, grottes | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Il faut venir ici pour en voir lire... :D)
Écrit par : ˉˉˉˉˉˉ│∩│ˉˉˉˉˉˉ | 26/01/2019