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emanuel carnevali

  • Retour à Carnevali

    Retour à Carnevali qui n’est pas seulement un lieu imaginaire.

    Carnevali est surtout le nom d’un prosateur italien de la première moitié du vingtième siècle qui écrit aussi en anglais. Un de ces poètes auxquels on colle l’étiquette de maudits parce que leur destin, non content d’être tragique, nourrit une œuvre à première vue facile à lire mais difficile à admettre tant on s’y sent travaillé par une sourde énergie délétère que l’on convertit par commodité en mélancolie romantique alors qu’elle rélève d’une ancienne et profonde fracture de l’être.

    carnevali-2.jpgEmanuel Carnevali (1897-1942), on le compare parfois à Rimbaud à cause des radicaux changements de direction de sa vie. Le caractère poignant de son roman autobiographique LE PREMIER DIEU rappelle aussi le ton de désespérance sublimée qui fait la beauté des Confessions d’un mangeur d’opium anglais. Je ne mentionne Thomas de Quincey que pour rétablir l’équilibre.

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    On a fait –on peut faire– de Carnevali le précurseur d’un certain désenchantement propre à la Beat Generation. Le malaise existentiel qu’il relate sur le mode de la reviviscence correspond de ce point de vue au caractère bancal de sa place dans l’histoire de la littérature. Ce pourquoi sa façon de se glisser dans l’entre-deux nous intéresse.

    emanuel carnevali fevrier 1918.jpgEnfance marquée au fer de la violence parentale, exil précoce en Amérique, sombre misère à New York et Chicago, instabilité amoureuse, activité littéraire malgré les jobs abrutissants, tendresse pour les jeunes prostituées, maladie du sommeil (encéphalite) et retour en Italie où il végète jusqu’à sa mort dans des institutions… la vie trouée d’Emanuel Carnevali ne se distinguerait que par son pittoresque misérabiliste s’il n’en avait fait une œuvre « intersticielle » par son écriture.

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    emanuel carnevali

    Lien permanent Catégories : Fictions décalées 0 commentaire Imprimer