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philippe charlier

  • Zombi or not zombi

    Entrée des Zombis. Le zombi fait le buzz. On ne compte plus les films, les séries, les jeux vidéo qui se vautrent bravement dans ce phénomène de mode. Même la pub Chanel qui ressuscite pour l’occasion She’s not there, tube d’un groupe de rock mythique des années soixante.


    Cette pub se laisse voir pour Keira Knightley, l’actrice anglaise qui, dans A Dangerous method, un film de David Cronenberg de 2011, incarna Sabina Spielrein, la jeune patiente qui sert de balle dans le ping pong entre Carl Gustav (Jung), son analyste et son amant, et Sigmund Freud, le maître auquel elle se rallia.

    Mais reprenons. Si l’on n’y prenait garde les zombis nous emmèneraient trop loin. A force de voir défiler des morts vivants en lambeaux, des va-de-la-gueule hagards et tout pourris à la démarche chancelante, on trouverait drôle la zombification. Ce n’est pas le cas.

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    Un ouvrage récemment paru nous le rappelle. Il se distingue de toutes les conneries qui courent sur ce sujet mystérieux. C’est pourquoi l’ii le recommande. Il s’agit du livre de Philippe Charlier : Zombis, enquête sur les morts vivants (Tallandier mai 2015). L’auteur est un médecin légiste et un anthropologue, ce qui ne doit pas faire froid dans le dos car ce livre réussit le tour de force d’être grand public tout en étant informé et clair. Se risquer à une critique de détail, nous n’y songerons même pas.


    A retenir surtout, outre la fine étude du terrain haïtien, la typologie dégagée par l’auteur.

    Zombis = personnes atteintes de maladies psychiatriques.

    Zombis = personnes qui ont été droguées.

    Zombis = morts sociaux, personnes exclues de la société.

    Un chapitre nous a paru particulièrement intéressant. Il s’intitule Pavillons des zombis et relate une visite dans un hôpital psychiatrique de Port-au-Prince. On y croise une patiente qui aurait passé près d’un an de sa vie au service d’autrui, dans un état de semi-conscience.

    Citons : « Sur tous les murs de l’établissement hospitalier », elle « a dessiné avec des charbons les vévés [symboles] de Baron Samedi et Dame Brigitte, mais aussi des phallus, des couteaux, des sabres etc. (…) Presque aucun mur n’échappe aux signes kabbalistiques laissés par cette patiente, à commencer par sa cellule, bien sûr, et jusqu’aux portes extérieures de l’hôpital psychiatrique, comme si elle avait voulu mettre en place un cercle de protection autour d’elle (…) ».

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    Lien permanent Catégories : Constructions/Déconstructions, Flonflons, Machineries désirantes 0 commentaire Imprimer