Visages Villages : Ponny de Reillanne. Seuls ceux qui n’ont rien compris au Film InterstiCiel se sont abstenus d’aller voir le nouveau documentaire d’Agnès Varda et de JR son agile compère, photographe-colleur de rue.
En Provence où il fut tourné en partie, VV a fait la une des journaux.
Et sur le Net on trouve tout sur lui, y compris une goûteuse bande annonce pour mettre en appétit les retardataires.
Ne pas rater cependant la dernière séance. A La Manutention d’Avignon, il passe encore en cette fin juillet 2017.
La chronique de la Gazette Utopia, distribuée sur la ville, se termine par des mots qui donnent envie d’excursions dans le Luberon. Ce sont ceux de Ponny, « artiste méconnu et haut en couleurs » qui fait une apparition remarquable dans le film : « Je suis né à l’ombre d’une étoile. Ma mère la lune m’a donné sa fraîcheur. Mon père le soleil, sa chaleur. Et l’univers pour y habiter».
Le succès du tournage à Reillane, village perché à l’écart sur la route d’Apt à Forcalquier, est loin d’avoir monté à la tête de ce personnage qui « a des muscles dans les rides », comme JR le dit d’Agnès.
Photo JR
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il demeure caché. A l’office du tourisme, on vend 3 cartes postales de son Capsulistan.
La dame au léger accent anglais, qui renseigne gentiment les curieux, a beau localiser sur un plan l’endroit où - croit-elle -réside l’homme aux assemblages colorés, on erre, une fois sur place.
Après le cimetière, un chemin en surplomb d’une jungle végétale mais aucun sentier pour y descendre. Pas même l’indice du passage régulier d’un homme. D’ailleurs est-ce là ? Rien n’est moins sûr.
On n’aperçoit rien du domaine sans téléphone ni électricité de Ponny. Décevant ? Non. Une telle discrétion plaide pour l’authenticité de ce personnage. Elle mérite d’être respectée. Comme les bandelettes de l’homme invisible.