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agnès varda

  • Coup de balai à la Pointe-Courte

    Le propre de la France s’affirme de jour en jour. En ce début 2018, une frénésie de nettoyage s’est emparée de nos collectivités locales. Après Treboul, c’est La Pointe Courte, ce quartier de Sète d’où partit la Nouvelle Vague, qui fait l’objet d’un relookage extrême.

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    Le pittoresque là-bas étant en péril, il a été procédé –selon l’expression préfectorale– au démantèlement de dépôts sauvages sur la voie publique.

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    Par « dépôts sauvages » s’entend l’installation très personnelle qu’un ancien pêcheur du lieu avait gentiment laissé déborder de son cabanon défendu par de subversives inscriptions du genre : « Interdit aux chiants ».

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    Il faut dire que l’installation en question accumulait jouets en plastique, fleurs artificielles et fresques poissonnières incitatives au vagabondage de libres matous.

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    Intolérable, on le comprend !

    La chose, dans un passé récent, serait peut-être passée inaperçue mais la frénésie de médiatisation qui a gagné notre monde aboutit à fragiliser de tels environnements artistiques alors même que leurs visiteurs cherchent à les célèbrer.

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    Que voulez-vous, c’est humain : le numérique permettant à chacun d’être photographe, propulser son narcissisme à peu de frais sur les réseaux sociaux est tentant. Voilà comment des créations spontanées du style de celle de la Pointe Courte se retrouvent ensuite dans des guides où elles dégénèrent en attractions touristiques.

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    Ceci pour dire qu’il ne faut pas se hâter de taxer les pouvoirs publics d’iconoclastie singulière. Leurs précautions frileuses et notre admiration brouillonne sont en fait les deux phases d’un même processus de destruction. Celui-ci s’accélère d’autant plus que les recherches systématiques s’épanouissent en inventaires obsessionnels. Au détriment des créateurs eux-mêmes comme l’affaire de Tréboul l’a démontré.

    Lien permanent Catégories : Les carottes sont cuites, Souvenirs, souvenirs 0 commentaire Imprimer
  • Ponny soleil sauvage

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    Visages Villages : Ponny de Reillanne. Seuls ceux qui n’ont rien compris au Film InterstiCiel se sont abstenus d’aller voir le nouveau documentaire d’Agnès Varda et de JR son agile compère, photographe-colleur de rue.

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    En Provence où il fut tourné en partie, VV a fait la une des journaux.

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    Et sur le Net on trouve tout sur lui, y compris une goûteuse bande annonce pour mettre en appétit les retardataires.

    Ne pas rater cependant la dernière séance. A La Manutention d’Avignon, il passe encore en cette fin juillet 2017.

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    La chronique de la Gazette Utopia, distribuée sur la ville, se termine par des mots qui donnent envie d’excursions dans le Luberon. Ce sont ceux de Ponny, « artiste méconnu et haut en couleurs » qui fait une apparition remarquable dans le film : « Je suis né à l’ombre d’une étoile. Ma mère la lune m’a donné sa fraîcheur. Mon père le soleil, sa chaleur. Et l’univers pour y habiter».

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    Le succès du tournage à Reillane, village perché à l’écart sur la route d’Apt à Forcalquier, est loin d’avoir monté à la tête de ce personnage qui « a des muscles dans les  rides », comme JR le dit d’Agnès.

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    Photo JR

    Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il demeure caché. A l’office du tourisme, on vend 3 cartes postales de son Capsulistan.

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    La dame au léger accent anglais, qui renseigne gentiment les curieux, a beau localiser sur un plan l’endroit où - croit-elle -réside l’homme aux assemblages colorés, on erre, une fois sur place.

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    Après le cimetière, un chemin en surplomb d’une jungle végétale mais aucun sentier pour y descendre. Pas même l’indice du passage régulier d’un homme. D’ailleurs est-ce là ? Rien n’est moins sûr.

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    h invisible.jpgOn n’aperçoit rien du domaine sans téléphone ni électricité de Ponny. Décevant ? Non. Une telle discrétion plaide pour l’authenticité de ce personnage. Elle mérite d’être respectée. Comme les bandelettes de l’homme invisible.

     

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    Lien permanent Catégories : Ecrans, Hommes non illustres, Matières plastiques 1 commentaire Imprimer