Athènes à Tom montre son tolérant visage et Tom le lui rend bien.
Pendant la dernière campagne électorale, il improvisait pour la ville un de ces spectacles philosophiques que, de toute antiquité, les Grecs ont su goûter.
Peu soucieux de la circulation automobile, ce grand diable d’Irlandais, coiffé d’un haut-de-forme empanaché d’une branche d’épicéa, parcourait la place Syntagma en tirant derrière lui un aspirateur, auquel il parle comme à son chien.
Tom est l’unique représentant du « Democratik Plaka Party » et le seul citoyen de l’« Irish Republic of Plaka » qu’il a installée dans une maison en ruines du quartier préféré de Melina Mercouri.
Il vient lire son journal, sur un lutrin de son invention, dans son « recycled garden »
Là, sur un terrain vague qu’il squatte depuis trois ans, il a aménagé son « Tali-ban holiday camp » et son « Bin-Laden’s café ». Le terrorisme international ne lui inspire pas que des calembours.
Cabriolet au moteur rempli de terre, peluches dans une cage à oiseaux, marionnette barbue affublée d’un keffieh : il s’est entouré d’un décor où il exorcise par la dérision la violence diffuse où nous baignons.
On s’interroge sur la portée artistique d’une telle installation. Elle lui vaut la sympathie de ses voisins. Un monsieur lui confie les clés de sa voiture, une dame lui lance, soucieuse de son confort, un coussin depuis son balcon.
Il se peut que Tom de Plaka aime trop la popularité. Il se peut qu’il ne crée pas d’œuvres véritables. Mais il se peut aussi que bien des aspects de sa vie relèvent de la « performance ».
Cet article sur Tom de Plaka, écrit en mars 2004 par Jean-Louis Lanoux, a figuré un certain temps sur le site (souvent remanié) de l’association abcd. Pour accompagner des photos retrouvées de ce temps olympique, L’ii a décidé de lui faire nouvel accueil.