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Utopies

  • Spectacle Sauvage à Saint Rémy

    La « sauvagine » gagne du terrain. Depuis notre premier post en octobre 2015, le cas de Paul Blanchet, cet original, cycliste impénitent, percussionniste et chroniqueur carnavalier ne cesse de nous intriguer.

    Sous son pseudonyme de Sauvage, cet amuseur populaire de langue provençale, conserve dans le territoire des Alpilles où il vivait une certaine notoriété. Celle-ci enregistrera un pic le jeudi 28 février 2019.

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    ciné palace.jpgCe jour là au Ciné-Palace de Saint-Remy de Provence : conférence sur Le Sauvage à 18h30.

    Par Virginie Olier, directrice du Musée des Alpilles.

    Pour la partie spectaculaire, un comédien : Jérôme Gallician.

    A la base de cette soirée : la Société d’Histoire et d’Archéologie de la ville. Dans les projets du Musée pour l’hiver 2019 ou le printemps 2020 : une publication de textes de Paul Blanchet. Plus alléchant encore peut-être : la restauration prévue du vélo à clochettes du Sauvage.

     

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  • L’utopie topiaire de Wakamiya-san

    Wakamiya-san et son art topiaire sont venus comme un cadeau au pied de notre sapin interstiCiel. Par la grâce d’une fée des mousses et des lichens qui écrit à notre vieille Animula: « je rentre du Japon et j’ai eu la chance de passer près des topiaires que vous êtes la seule personne à avoir signalés ».

    Claude Lerat-Gentet, pédiatre de son état est aussi « une fondue de botanique et de voyages lointains » dont l’œil et l’APN sont toujours « prêts à tout pour capter paysages, animaux, fleurs et arbres ».

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    En novembre 2016, « lors d’un voyage au Japon (…) dans la région de Kyushu, endroit magnifique avec de beaux Onsen » elle a « eu un choc émotionnel très inattendu : un paysage fantastique digne d’un conte (…) a surgi le long de la lande bordant la route ». Des « topiaires d’animaux et d’oiseaux par centaines».

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    Et notre naturaliste émérite d’ajouter : « (…) lieu étrange et énigmatique et aussi fantômatique dans les brumes du petit matin ». Près d’une « petite ville d’eaux bouillonnantes (…) dans la direction du Mont Aso. Le GPS de notre Toyota n’a donné aucun nom à notre guide francophone et maîtrisant le japonais ».

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    Sur Wakamiya-san, l’auteur de cet endroit magique combinant patience, prouesse technique et génie du lieu, Claude a fini par glaner quelques renseignements en se livrant à « une longue et fastidieuse recherche sur internet ».

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    Ce vieil homme souriant de 76 ans s’affaire sans relâche à soigner son jardin-bestiaire installé dans un gigantesque creux résultant d’une ancienne éruption volcanique.

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    A l’enseigne d’Higotai (du nom d’un parc naturel voisin), une petite boutique de fruits, dont semble s’occuper sa famille.

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    Wakamiya-san, à sa façon toute japonaise, renseigne modestement sur son activité. En « seulement un demi-siècle », il n’a « pas pu faire beaucoup ». Entendez : 50 ans de labeur opiniâtre, 700 sujets dont beaucoup font 2 mètres de haut.

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    Acheter les plants, tordre le fil, modeler les armatures, pendant des mois surveiller la croissance, trouver le lieu propice aux installations dans le vent frais. L’œuvre d’une vie.

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    « Ce personnage étonnant m’a fait penser à un Facteur Cheval du bord des routes » nous dit Claude Lerat-Gentet et pour une fois la comparaison est justifiée. Même si, bien sûr, Monsieur Wakamiya nourrit son inspiration de références populaires locales, telles Kumomon, l’ours mascotte de la Préfecture de Kumamoto.

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    Facteur Cheval du végétal avec ceci en plus que ce jardin merveilleux, qui pulvérise toute notion convenue de land-art, s’inscrit délibérément sous le signe de l’éphémère. Fusionnant plantes et animaux (parfois mythiques), Wakamiya-san que des compatriotes, épris de contemporéanéisme, ont rapproché de Ueki, personnage de manga, ne saurait avoir de continuateur.

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    « Je pense avec nostalgie à cette œuvre fragile car elle demande beaucoup de soins et d’amour quand leur père disparaitra… Immanence des choses si chère aux Japonais » conclut très bien notre informatrice que l’ii remercie de nous offrir ses photos s’ajoutant à notre collection d’images animuliennes.

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  • Tom’s house : the irish republic of Plaka

    Athènes à Tom montre son tolérant visage et Tom le lui rend bien.

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    Pendant la dernière campagne électorale, il improvisait pour la ville un de ces spectacles philosophiques que, de toute antiquité, les Grecs ont su goûter.

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    Peu soucieux de la circulation automobile, ce grand diable d’Irlandais, coiffé d’un haut-de-forme empanaché d’une branche d’épicéa, parcourait la place Syntagma en tirant derrière lui un aspirateur, auquel il parle comme à son chien.

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    Tom est l’unique représentant du « Democratik Plaka Party » et le seul citoyen de l’« Irish Republic of Plaka » qu’il a installée dans une maison en ruines du quartier préféré de Melina Mercouri.

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    Il vient lire son journal, sur un lutrin de son invention, dans son « recycled garden »

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    Là, sur un terrain vague qu’il squatte depuis trois ans, il a aménagé son « Tali-ban holiday camp » et son « Bin-Laden’s café ». Le terrorisme international ne lui inspire pas que des calembours.

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    Cabriolet au moteur rempli de terre, peluches dans une cage à oiseaux, marionnette barbue affublée d’un keffieh : il s’est entouré d’un décor où il exorcise par la dérision la violence diffuse où nous baignons.

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    On s’interroge sur la portée artistique d’une telle installation. Elle lui vaut la sympathie de ses voisins. Un monsieur lui confie les clés de sa voiture, une dame lui lance, soucieuse de son confort, un coussin depuis son balcon.

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    Il se peut que Tom de Plaka aime trop la popularité. Il se peut qu’il ne crée pas d’œuvres véritables. Mais il se peut aussi que bien des aspects de sa vie relèvent de la « performance ».

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    Cet article sur Tom de Plaka, écrit en mars 2004 par Jean-Louis Lanoux, a figuré un certain temps sur le site (souvent remanié) de l’association abcd. Pour accompagner des photos retrouvées de ce temps olympique, L’ii a décidé de lui faire nouvel accueil.

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  • La vie parallèle d’Henry Legrand

    Appliqué à la vie, le parallélisme a tout pour plaire. Surtout quand il se présente, non sous le masque austère d’un vieux philosophe romain mais sous la plume du regretté Michel Foucault : « Ce serait comme l’envers de Plutarque : des vies à ce point parallèles que nul ne peut plus les rejoindre ». J’emprunte cette phrase évocatrice à la quatrième de couverture d’un trapu petit livre bleu ciel publié en 1979 par Gallimard : Le Cercle amoureux d’Henry Legrand.

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    Foucault présentait là une collection : Les Vies parallèles qui n’eut, après la guerre, que deux titres. C’est dommage. Celui-ci, qui traite de l’étrange manuscrit-fleuve d’un architecte cryptographe du milieu du 19e siècle, augurait bien. Mais l’écriture chiffrée n’a sans doute jamais été rentable pour un éditeur.

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    Aussi s’y mirent-ils à deux pour offrir au public des années disco un aperçu sur les 39 volumes de cet extraordinaire opus (agrémenté de nombreux dessins à la plume) conservé à la Bibliothèque nationale.

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    Parallèlement -si j’ose dire- à l’édition Gallimard, Christian Bourgois publiait, la même année, Adèle, Adèle, Adèle, en référence à la mystérieuse Adèle de M., présidente de la société secrète dont Legrand était le seul membre masculin. Soit dit sans grivoise allusion bien qu’il fût aussi l’amant des neuf femmes, aristocrates et bisexuelles, composant avec lui le Cercle.

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    L’histoire on le voit avait de quoi, intéresser Pierre Louÿs et il s’y intéressa. D’abord en faisant l’acquisition en 1907 de cet ouvrage à caractère partiellement érotique. Ensuite en découvrant le chiffre permettant d’en comprendre le contenu.

    le cercle intérieur 1.jpgAussi est-ce Paul-Ursin Dumont, un spécialiste de Pierre Louÿs, qui avec le concours de son fils Jean-Paul Dumont, professeur d’ethnologie, transcrivirent et documentèrent les extraits des manuscrits d’Henry Legrand contenant ses mémoires et relatant sa vie secrète au sein d’une cour d’amour en parfait contraste avec la société bourgeoise à laquelle il appartenait.

    le cercle intérieur 2.jpgLa collection de manuscrits de Legrand de Beauvais (c’est ainsi qu’on le désigne souvent), seraient d’une grande perfection. Selon Charles Monselet (1825-1888) ils représentent le travail d’une dizaine d’années : « Cela ressemble (…) à la calligraphie orientale. Beaucoup de pages ont des encadrements (…) d’une finesse prodigieuse : fleurs, animaux, blasons, anges, paysages, ruines, coraux etc. ». Avec son sens de la formule, l’auteur des Oubliés et Dédaignés qualifie l’œuvre de Legrand : « un des monuments les plus étranges de la manie humaine ».

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  • Le palazzo Marino

    On dit que c’est Le Minotaure, un tableau du peintre symboliste anglais George Frederic Watts, qui inspira à Jorge Luis Borges La Demeure d’Astérion, un texte qui figure dans L’Aleph.

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    A L’Immortel, autre conte métaphysique de ce troublant recueil, on pourrait associer ce Palazzo enciclopedico del mondo de Marino Auriti, tant cette babelienne maquette d’un musée imaginaire abritant toutes les connaissances humaines fait monter de notre mémoire cette citation : « Ce palais est l’œuvre des dieux » pensai-je d’abord. J’explorai les pièces inhabitées et corrigeai : « Les dieux qui l’édifièrent sont morts ». Je notais ses particularités et dis : « Les dieux qui l’édifièrent sont fous ».

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  • Le secret des soucoupes

    Les deux lettres martiennes du narrateur E.T. imaginé par Sophie Roussel dans les précédents posts de l’ii appellent quelques éclaircissements. Par sa façon d’inverser les points de vue, Sophie souligne la familiarité entre l’univers de l’étrange et celui, rural et banal, d’une petite communauté américaine d’un proche autrefois. C’est naturellement aux poétiques images d’Esther Pearl Watson qui ont servi de stimulant à sa fiction qu’elle le doit.

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    Comme dans Upside Down, le film de Juan Solanas où deux réalités symétriques se superposent, la peinture d’Esther Pearl Watson organise la rencontre de deux mondes qui ne sont pas fait à priori pour coexister, celui d’un intimisme bucolique, celui d’un âge d’or de la science-fiction.

     

     Rencontre ou retrouvailles car Esther Pearl, qui a grandi au Texas, a réellement vécu, du fait de son éducation baignée dans l’utopie paternelle, dans les interstices du rêve éveillé et de la réalité quotidienne. Cette position instable avait de quoi la mener au déséquilibre. Son étoile a voulu qu’elle la conduise à l’art par le biais d’une affinité à maints égards involontaire avec l’œuvre de Grandma Moses.

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    Le charme des tableaux d’E.P.W., empreint de la nostalgie des temps pré-Internet, ne procède cependant pas du pastiche. Ni de l’ufologie vulgaire. Ils n’ont pas cette naïveté. Même s’ils semblent s’apparenter aux ex-voto par les légendes qui y sont inscrites.

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    Esther Pearl qui, comme beaucoup de fillettes américaines rédigea très tôt son journal, se fait, dans ces courts textes intégrés à des figurations, le témoin un peu perplexe des expériences follement scientifiques de son père.

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    Elle comprit plus tard quand elle put donner un sens à sa vocation que Gene Watson, son père, qui avait consacré sa vie d’ingénieur aéronautique spontané à construire de chimériques soucoupes volantes qu’il rêvait de vendre à l’état, était lui-même un artiste sans le savoir.

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    Ce qui place sa fille dans une position charnière originale, entre un art brut congénital et un caractère d’outsider acquis qui l’a menée à l’expression diariste dessinée et à un professionnalisme contemporain assumé parce que soclé sur un roman familial riche de contenu.

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  • Les lettres E.Texanes-suite

    To : Us-bek (ThxC-734)

    From : Rica (Rswp-256)

    Subject : une transmission dans la langue indigène(2)

     

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    Sinon, je me suis faite aux coutumes familiales. La recherche éperdue de pièces détachées toutes aussi {incongrues} les unes que les autres ou encore les opérations secrètes où l’on fait des repérages aux alentours de la maison.

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    Mais ce qui me fascine le plus, ce sont les missions de reconnaissance. Il s’agit d’aller, à la nuit tombée, inspecter vaches et taureaux, avec la plus belle chose que nous ayons à disposition ici : une lampe de poche.

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    Quel objet sensationnel ! Je tâcherai de t’en rapporter une pour que tu voies la merveille. Rien de plus attrayant pour moi que ce faisceau qui éclaire une seule partie des choses, celle que l’on choisit.

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    Ici, les habitants semblent avoir survécu à plusieurs cataclysmes qui portent les mêmes prénoms qu’eux. Ils n’ont aucun doute quant à la fin prochaine de leur monde.

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    Aussi cette petite famille s’acharne t-elle à préparer sa soucoupe volante pour le grand départ. Je les aide du mieux que je peux, sans dévoiler notre technologie. Ce qui me surprend beaucoup c’est que si je leur révélais qu’aucune galaxie - en l’état actuel de leurs connaissances - ne pourrait les accueillir, je pense qu’ils ne changeraient rien à leur comportement.

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    J’en viens au terme de mon observation. C’est comme si les humains étaient infra-lucides. Ce qu’ils savent de plus juste est enfoui au fond d’eux-mêmes. Il n’y a pas de {corollaire}, ni décision rationnelle et le même processus se poursuit toujours, {auréolé} d’une chose très singulière qui se nomme l’espérance. Ce sentiment nous est tout à fait étranger, ce qui explique que je sois complètement passée à côté. Cet espoir, je l’ai d’abord pris pour de la bêtise.

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    Te rends-tu compte que les noms de nos vénérables planètes figurent sur leurs barils de lessive ? A ce détail et à bien d’autres, je pense cette espèce n’a pas tort d’envisager pour elle le pire des {destins}. Je pense que les humains qui veulent survivre devraient aller habiter dans les caravanes qu’ils possèdent au fond de leur jardin.

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    Certains individus – à mon avis d’une intelligence supérieure – ont déjà pris place dans ces unités d’habitation réduite. Ils auront ainsi une infime chance de réchapper à la {catastrophe} qui me paraît inéluctable.

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    Une formule de chez eux pour finir :logo sophie.jpg

    Bien à toi

    R

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