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sophie roussel

  • Joseph Giraudo : une année lumière

    Dernières nouvelles de Giraudo.

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    Juste un an après la révélation sur notre blogue, sous la plume de Sophie Roussel, de ses curieux rouleaux de calculs vertigineux, nous apprenons que cette œuvre tout à fait interstiCielle vient de rejoindre une collection d’envergure.

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  • Le secret des soucoupes

    Les deux lettres martiennes du narrateur E.T. imaginé par Sophie Roussel dans les précédents posts de l’ii appellent quelques éclaircissements. Par sa façon d’inverser les points de vue, Sophie souligne la familiarité entre l’univers de l’étrange et celui, rural et banal, d’une petite communauté américaine d’un proche autrefois. C’est naturellement aux poétiques images d’Esther Pearl Watson qui ont servi de stimulant à sa fiction qu’elle le doit.

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    Comme dans Upside Down, le film de Juan Solanas où deux réalités symétriques se superposent, la peinture d’Esther Pearl Watson organise la rencontre de deux mondes qui ne sont pas fait à priori pour coexister, celui d’un intimisme bucolique, celui d’un âge d’or de la science-fiction.

     

     Rencontre ou retrouvailles car Esther Pearl, qui a grandi au Texas, a réellement vécu, du fait de son éducation baignée dans l’utopie paternelle, dans les interstices du rêve éveillé et de la réalité quotidienne. Cette position instable avait de quoi la mener au déséquilibre. Son étoile a voulu qu’elle la conduise à l’art par le biais d’une affinité à maints égards involontaire avec l’œuvre de Grandma Moses.

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    Le charme des tableaux d’E.P.W., empreint de la nostalgie des temps pré-Internet, ne procède cependant pas du pastiche. Ni de l’ufologie vulgaire. Ils n’ont pas cette naïveté. Même s’ils semblent s’apparenter aux ex-voto par les légendes qui y sont inscrites.

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    Esther Pearl qui, comme beaucoup de fillettes américaines rédigea très tôt son journal, se fait, dans ces courts textes intégrés à des figurations, le témoin un peu perplexe des expériences follement scientifiques de son père.

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    Elle comprit plus tard quand elle put donner un sens à sa vocation que Gene Watson, son père, qui avait consacré sa vie d’ingénieur aéronautique spontané à construire de chimériques soucoupes volantes qu’il rêvait de vendre à l’état, était lui-même un artiste sans le savoir.

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    Ce qui place sa fille dans une position charnière originale, entre un art brut congénital et un caractère d’outsider acquis qui l’a menée à l’expression diariste dessinée et à un professionnalisme contemporain assumé parce que soclé sur un roman familial riche de contenu.

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  • Le chaos ethnique porte de Vanves avec DakhaBrakha (DonnerPrendre)

    DakhaBrakha donnait hier un concert. Sophie Roussel, notre envoyée spéciale, était dans la salle. Elle nous communique son ressenti tout vif, tel que tombé de son iphone à la fin de la soirée.

     

    J'ai été bouleversée, vidée, nettoyée et remplie par un concert exceptionnel. Je dirai même, un des meilleurs de ma vie... (Pourtant, j'en ai vu croyez-moi !). Le lieu déjà m'était inconnu et s'est révélé, tout pétaouchnok qu'il créchait, une véritable bonne surprise (le théâtre Montfort, Porte de Vanves). Parfaite jauge et acoustique sans couac, ingé son irréprochables.

    Le groupe c'était DakhaBrakha

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    « Nous sommes DakhaBrakha d'Ukraine libre... »

    C'est la seule parole ou presque qu'ils prononceront et qui sert à les présenter ! Des musiciens hors pair, des virtuoses sans afféterie, qui vont collecter dans des villages de campagne reculés des chansons en passe de disparaître du folklore... Ensuite, ils les réarrangent avec beaucoup de modernité tout en conservant 90 % d'instruments traditionnels. Parfois, ca sonne rock, rap, soul, tout en restant complètement ukrainien (hélas on ne comprend pas les paroles).

    Il faut voir ces trois femmes de blanc vêtues avec de lourds colliers agrémentant leur corsage, des beautés aux voix extraordinaires -le plus loin possible bassines de R'n'B- Beaucoup de choses avec leur voix, des petits sons, des onomatopées (pas le trip chœur de femmes ukrainiennes qui m'aurait rasée). Un fond unique de modestie, beaucoup de sérieux et une pointe de malice. Richesse inouïe de percusssions et beaucoup de petits intruments insolites et bricolés.

    Ces gens savent tout faire et ils font ce qu'ils veulent de leurs instruments et de leur tessiture. A la première seconde, ils sont au sommet de leur art et ils y restent ! Regardez comment ça joue du violoncelle comme une basse, c'est ma préférée des trois filles, la plus plus mutine. Même les robes de mariées, ne font pas costumes de scène. Eté comme hiver, elles portent ces robes (qui sont plutôt inspiration Europe de l'est d'ailleurs) et ces coiffes traditionnelles de leur pays pour mieux nous amener la modernité de leur musique...

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    C'est la candeur que l'on retient. Une véritable orgie de musique sauvage. On ne sent pas le travail, ni la composition. Une harmonie générale et l’accord parfait qui fait dire à juste titre que la performance live fait tout. Pour moi ils sont aux marges mêmes car classés dans la World music....On s'en tape. Ce n'est pas une bonne chose à dire ! Mais c'est le contraste entre un truc très identitaire et une musique universelle. Il y avait hier un public de tous âges qui a fini debout en dansant.

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  • Signé : Hansel

    Nous n’irons plus au bois.

    Nous n’aurons plus à retourner sur nos pas. Nous évoluons en pleine lumière. La boue du chemin nous est douce car nos malheurs furent grands. Il faut avancer comme des charrues sans maître. Nous tournons le dos au ciel menaçant et à l’image du père qui s’est laissé convaincre par deux fois de nous semer. Nous ne sommes jamais sortis de l’ornière.

    La sorcière qui nous a tenus sous son joug sévit désormais dans les nues. Elle croit malin de poursuivre une licorne bélier mais cette chimère n’est autre que notre premier lever de soleil depuis longtemps. En captivité, il n’y avait plus ni jour, ni nuit. Juste d’écœurantes sucreries à toute heure. Nous avons perdu la joie enfantine des goûters. Des tortures au sucre bouillant : petit boulé, grand boulé. Qu’est-ce qu’on en a bavé !

    Une nuit, la sorcière m’a coupé l’oreille. Elle aimait trop les pieds de cochon et le cartilage jeune, elle voulait nous charcuter et me voyait déjà mort et engraissé. Tu lui es rentré dans le lard et, dans son ignoble four, tu l’as logée.

    Merci sœurette, ne lâche pas ma main pour autant. Je rêve de tombées de poireaux comme des prairies, de buissons d’épinards, de bosquets choux-fleurs et brocolis. Nous nous mettons au vert, les poches pleines du butin dérobé. Nous deviendrons des rois riches aux dents gâtées. Bientôt, nous porterons des couronnes.

    Nous n’irons plus au bois.

    Signé : Hansel

    (Gretel ne sait pas encore écrire, alors je signe pour elle).

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  • Thélème-les-Bains

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    Alors, c’est donc ça, Carnevali… Un cirque de plus, mais allongé sur la mer. Quelle prétention, mais quelle beauté ! Je prends la parole, moi Ventura, en bonne aînée qui se respecte. Après moi, nos parents se sont calmés sur les prénoms sensationnels. Terminé la fantaisie, il fallait faire du mignon et ça tombait bien, ils ont eu une paire de jumelles : Jeannette & Louisette. Avant leur venue, j’étais belle et j’avais tout pour moi. C’était sans compter que mes cadettes grandiraient, qu’elles prendraient des formes et du bagout et qu’il leur resterait adultes cette grâce un peu pusillanime contenue dans la finale de leur prénom. Affublée d’un prénom comme le mien, j’attends toujours la grande destinée qui va avec.

    Aujourd’hui, nous échouons à Thélème-les-Bains sans trop nous disputer pour une fois car nous sommes intriguées par ce village qui abrite le joyau Carnevali. Hormis quelques négociants, qui ont leurs entrées à Carnevali, le tourisme y est prohibé. Il se dit dans la région que Carnevali est une petite société autarcique, surprotégée par un gouverneur jaloux de son pouvoir. Or, nous sommes là aujourd’hui pour livrer des anchois, les meilleurs du pays, fruits d’une longue tradition familiale. Petits poissons deviendraient grands, notre famille ne s’est jamais démontée devant cet adage idiot et le gros sel fut plus important pour nous que les minuscules perles amassées péniblement par les marins du crû.

    Comme toute jeune femme, j’ai beaucoup trop rêvé de Carnevali. On a toujours entendu dire que les gens qui y vivaient étaient beaux, intelligents, cultivés et libres et qu’il y avait des fêtes endiablées chaque semaine. Peut-être que bien des qualités humaines se trouvent en marge de celles que je viens d’énumérer, mais selon moi, c’est déjà une véritable prouesse d’avoir réuni des gens dotés de tels attributs. Et je m’agace de ceux qui disent que ce sont là des racontars pour faire trisser les jeunes filles. Il faut voir la rudesse des gars de notre pays.

    Je sais en ce moment même à quoi pensent mes sœurs, devenues soudain bien silencieuses. Appuyées sur le parapet, dans la lumière crue de midi, nous rêvassons en regardant la jetée. Dans moins d’une heure, nous serons présentées au Gouverneur, toujours en quête de nouvelles recrues, paraît-il. Car, il ne faut pas croire, il y a du mouvement à Carnevali. Beaucoup s’en repartent mais on ne peut jamais rien tirer d’eux. Ils quittent toujours la région à la hâte. J’espère que ma robe rouge sera comprise. Je suis grevée par toutes les craintes à la fois. J’ai peur qu’il ne choisisse aucune d’entre nous. Je crains également qu’il ne choisisse plutôt mes sœurs parce qu’elles en imposent et se ressemblent comme deux gouttes d’eau, ce qui saisit toujours. Et pour finir, je redoute qu’il me choisisse moi car je pourrais ne pas être à la hauteur.

    Le rêve n’a pas duré. C’est en qualité de cuisinières que nous avons été retenues. A Carnevali, il ne faut pas croire, ils mangent des pizzas aussi.

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