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lou sòuvage

  • Spectacle Sauvage à Saint Rémy

    La « sauvagine » gagne du terrain. Depuis notre premier post en octobre 2015, le cas de Paul Blanchet, cet original, cycliste impénitent, percussionniste et chroniqueur carnavalier ne cesse de nous intriguer.

    Sous son pseudonyme de Sauvage, cet amuseur populaire de langue provençale, conserve dans le territoire des Alpilles où il vivait une certaine notoriété. Celle-ci enregistrera un pic le jeudi 28 février 2019.

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    ciné palace.jpgCe jour là au Ciné-Palace de Saint-Remy de Provence : conférence sur Le Sauvage à 18h30.

    Par Virginie Olier, directrice du Musée des Alpilles.

    Pour la partie spectaculaire, un comédien : Jérôme Gallician.

    A la base de cette soirée : la Société d’Histoire et d’Archéologie de la ville. Dans les projets du Musée pour l’hiver 2019 ou le printemps 2020 : une publication de textes de Paul Blanchet. Plus alléchant encore peut-être : la restauration prévue du vélo à clochettes du Sauvage.

     

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  • Le Sauvage et les araignées

    Mireille ramène au Sauvage et au début de L’Internationale. Une brochure tombée entre nos mains avec un gros plan sur le visage ridé et la chevelure hirsute du « plus bel excentrique des Alpilles », selon Charles Mauron. Éditée par l’Association Lou Maset dóu Pouèto animée par Robert Aprin.

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    Un tiré à part du Journal des Alpilles (Lou Journalet dis Aupiho) n°41 (2011), son mensuel. Douze pages de souvenirs, de poèmes.

    Et des textes de Paul Blanchet en provençal. Tel ces vers (A mis estaragno) où il chante son estime pour les araignées impitoyablement exterminées par les hommes:

    Tre que l’ome vous vèi, vous tuvo, vous escracho,

    Coume se pourtavias malur à sa santa :

    I cantoun di plafound vosto telo i’empacho !

    E bèn Iéu vous estime e vous vole canta.

     Voici la suite, en français, malgré la baisse de tension poétique que ça implique :

    Allons ! Mes araignées, allons ! Faîtes des toiles !

    Tapissez mes murailles, allez, j’en aurai soin :

    Il me semblera voir encore ces voiles

    Qu’en pleine mer je rencontrais si loin !

    Remplissez le plancher, pendez vos hamacs,

    Faîtes-moi des morceaux à couvrir les poutres.

    Ce message est à entendre au pied de la lettre. En témoigne une lettre de Roger Fry, citée par Virginia Woolf :

    « Il vit tout seul, et éprouve une passion pour toutes sortes d’animaux sauvages et de plantes, mais surtout les araignées, qu’il collectionne et garde dans sa chambre, qui est entièrement tapissée de toiles d’araignées. Il a écrit en français un charmant poème sur ses bêtes favorites. Ce qu’il y a de curieux, c’est qu’il est également très instruit en littérature française et qu’il critique les œuvres avec beaucoup de finesse. Il ne porte jamais de chapeau, parce que le mistral a un jour emporté son couvre-chef et qu’il a juré que ça ne se produirait plus jamais. »

    Virginia Woolf. La Vie de Roger Fry. Traduit de l’anglais par Jean Pavons. Payot et Rivages 1999.

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    L’édition originale en anglais date de 1940.

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  • Le Sauvage à l’écran

    Son petit cinéma personnel, c’était fatal, devait propulser le Sauvage sur les écrans. Sous le nom de Blanchet le Sauvage, Paul Marie Joseph Blanchet participa en 1933 à Mireille, un film de René Gaveau.

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    C’est une adaptation de Mirèio, pièce de Frédéric Mistral et de l’opéra de Charles Gounod. Dans le casting, Lou Sòuvage est le Père Ambroise, le père de Vincent le vannier, le flirt de Mireille.

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  • Souricière à nuages

    Une fois, sur le sommet de son crâne, « entouré d’un taillis gommé », le Sauvage planta , selon Marie Mauron, « une souricière pour capter non les rats mais les nuages. Une enquête minutieuse dans l’intersti-ciel de ce village nous a permis de comprendre qu’il y avait des raisons à cette ingénieuse idée.

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  • Le Sauvage des Alpilles

    Le Sauvage pour commencer. Le Sauvage, pourquoi pas ? En ces temps de feuilles d’impôts dans les boîtes aux lettres comment ne pas penser à lui qui en tapissait les murs de sa cuisine ? Mariant les couleurs entre elles car en ce début de vingtième siècle où il vivait, les sommations, les menaces, les avertissements avant saisie étaient imprimés en bleu, en vert, en rose.

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    A Saint-Rémy, à Maussane dans cette Provence mistralisée où Paul Blanchet (1865-1947) alias Sauvage poussait la chansonnette à la veillée.

    portrait du sauvage.jpgLui qui scandalisait et faisait rire la petite société rurale à laquelle il appartenait n’en manifestait pas moins un tempérament moderne et loufoque parfaitement de son époque. Certaines des « performances » de Blanchet (dont il ne reste comme il se doit que des souvenirs) témoignent de cet esprit avant-gardiste à la Alphonse Allais qui dissimule derrière la farce des intentions plus graves.

    Traversant les Alpilles sur un vélo agrémenté de 34 sonnailles de moutons et grelots de chien, le Sauvage transportait ses Nouvelles dans une boîte recouverte de sanglier.

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    Dans cette feuille volante imprimée pour le Carnaval, il relatait à sa façon rabelaisienne les événements de l’année. Variant chaque fois la publicité sonore dont il accompagnait, à grands renforts de percussions sur des ustensiles de cuisine, cette publication. C’est dans le maquillage et le costume que le Sauvage faisait cependant preuve de la plus grande imagination.

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    Marie Mauron, écrivain du terroir qui ne dédaigne pas les « fadas » (on se souvient de son livre sur Berbiguier de Carpentras) consacre tout un chapitre de ses souvenirs (Les Cigales de mon enfance) à cet homme original dont elle décrit les innovations vestimentaires et capillaires. Au delà du ton un peu clochemerlesque qu’elle adopte, c’est avec un vif intérêt qu’on lit sous sa plume que le Sauvage, punk avant la lettre, se faisait couper les cheveux « soit par tiers ou par quarts, soit en tranches, sa tête transformée en melon, soit en buisson pour sauvagine, soit en haies raides, concentriques ».

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    Pour reconnaître de loin sa veste sur le portemanteau du café, le Sauvage y peignit son nom au pochoir. Une veste dotée d’une poche à l’envers où il mettait ce qu’il ne voulait plus. A qui s’étonnait du pourquoi de la chose, Blanchet précisait que « ce pourrait être par coquetterie pure ». Cette remarque éclaire sur le degré de conscience du Sauvage. Loin d’être un insensé, c’était un sage aux « peintures de guerre » qui savait tenir ferme la voie étroite entre la bouffonnerie et la philosophie. Capable de contenir son excentricité dans les bornes ludiques instituées par la société où il vivait, il se comportait lucidement comme un symptôme de celle-ci. Ouvrier agricole, il ne travaillait que si nécessaire.

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    Ami des enfants, il encourageait chez eux le respect de la langue provençale qu’on leur interdisait à l’école. Lui qui avait été mordu par un scorpion en Afrique, n’hésitait pas à administrer son contrepoison à la morale étriquée de La Fontaine. C’est pour ne plus devoir saluer personne que ce doux anarchiste un peu bouddhiste, qui était revenu écœuré de son service militaire dans l’armée coloniale, ne portait jamais de chapeau.

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