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  • Crise d’aquarelle!

    Un peintre qui refait sans cesse le même tableau a de quoi piquer la curiosité d’un lecteur quand il le rencontre dans un livre. Surtout si le tableau représente simplement une souche d’arbre au milieu d’une clairière avec un oiseau perché dessus. Le lieu d’exposition de cette œuvre unique dont seules les couleurs varient avec les saisons n’est pas moins banal. Non une galerie ou un musée d’art contemporain mais un grand magasin de Montréal dans les années soixante.

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    Difficile de croire que Michel Tremblay, né sur le Plateau, n’exploite pas ses souvenirs d’enfance dans Le Peintre d’aquarelles.

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    Même si le héros de ce roman qui a l’âge de l’auteur et qui produit comme lui de désarmantes images minimalistes ajoute sa dimension photosensible à l’évocation du peintre d’un établissements aujourd’hui disparu.

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    « [Il] peignait sur place, de neuf à cinq, six jours par semaine. (…) Ses tableaux se vendaient comme des petits pains chauds. (…) On l’avait installé à droite de l’entrée dans une espèce de petit atelier. (…) Il installait les œuvres à vendre sur des chevalets, il était donc entouré de dizaines de copies de celle qu’il était en train de faire. »

    Marcel, le narrateur, surnommé Pigeon, est fasciné. Quand il va au magasin avec sa mère ou avec sa tante, il les tire «invariablement vers l’atelier du vieux monsieur à la pipe »Sa mère trouve que le peintre est fou. Sa tante déclare parfois qu’elle accrocherait bien trois de ses tableaux chez eux : « J’trouve que ça nous ressemble : toujours la même chose, juste des détails qui changent. ».

    C’est cette tante Nana qui portera assistance au petit Marcel lors de cette épisode qui fait de la quarante et unième page du roman de Tremblay publié chez Actes Sud, un morceau de bravoure.

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    « Une fois j’étais resté trop longtemps devant les tableaux », raconte Marcel, « et, est-ce la répétition de la même image qui avait produit en moi un effet de stroboscope, je ne l’ai jamais su, j’avais fait une crise d’épilepsie en plein magasin L. N. (Louis-Napoléon) Messier ».

    Lien permanent Catégories : Ecrans, Fragments, Hommes non illustres, Souvenirs, souvenirs 0 commentaire Imprimer