Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Steinberg à la 4321

    sam à columbia.jpg

    «  (…) Sam Steinberg le dégarni, l’omniprésent Sam S. (…) prenait tous les matins trois métros différents pour venir depuis le Bronx vendre des sucreries à Broadway (…) mais aussi ses dessins grossiers, des dessins au feutre représentant des animaux imaginaires qu’il vendait un dollar pièce, des petits tableaux réalisés sur des cartons de blanchisserie sur lesquels étaient pliées les chemises qui sortaient du pressing et il interpellait tous ceux qui voulaient bien l’écouter, Hé, missieur, regarde les nouveaux tableaux, des ma-gni-fi-ques nouveaux tableaux, les plus beaux entre le Ciel et l’Enfer ».

    Paul Auster, 4321. traduction de Gérard Meudal (2018)

    4-3-2-1.jpg

    sam steinberg.jpg

    cliquez sur l'image

    Lien permanent Catégories : Fragments, Peintures fraîches, Souvenirs, souvenirs 0 commentaire Imprimer
  • Caus toujours

    Arago le considérait comme l’inventeur de la machine à vapeur.

    image epinal détail.jpg

    caus ricqules.jpg

    les-Inventeurs-Assiette-Sarreguemines-Salomon-de-Caus.jpg

    Umberto Eco le mentionne dans Le Pendule de Foucault, un drôle de roman qui fourmille de références ésotériques.

    salomon de caus portrait.jpg

    Salomon de Caus (1576-1626) pourtant reste mal connu. Peu souvent cité malgré une notice Wiki bien nourrie. Est-ce parce que cet esprit universel déroge à l’obsession de la spécialisation qui caractérise notre époque binaire et monotone ?

    hortus-birdp.jpg

    Ingénieur, architecte, passionné de mécanique, ce savant huguenot contemporain des dernières guerres de religion toucha aussi bien à l’hydraulique, qu’à la perspective et à la musique.

    perspective-salomon-de-caus-1612 (1).jpg

    Beaucoup pour un seul homme même si Salomon de Caus est, somme toute, représentatif de cette universalité si caractéristique de la Renaissance.

    schloss heidelberg 2.jpg

    De quoi fasciner les Romantiques qui en firent le héros d’un roman noir auquel ne manque ni le cachot, ni la folie, ni l’injustice du destin. Salomon de Caus ne fut certes jamais enfermé sur ordre du roi dans un cabanon de Bicêtre. A l’origine de cette fake news : un dessin du caricaturiste Gavarni.

    944px-Salomon_de_Caus._La_vapeur_CIPB1319.jpg

    Un écrivain fit mousser la chose jusqu’à faire de Caus un martyr de la science avant de dénoncer lui-même cette supercherie littéraire.

    Salomon_de_Caus_incarcerated_in_the_mental_asylum_of_Wellcome_L0044658.jpg

    Même si Salomon de Caus n’a rien de ces inventeurs extravagants internés pour cause de délire scientifique, il est significatif de voir le dix-neuvième siècle s’offrir ainsi une version schizophrénique de son talent précurseur.

    photovoltaik-002_salomon_de_caus.jpg

    En réalité sa théorie relative à l’expansion et à la condensation de la vapeur en font un réel pionnier dans l’utilisation pratique de la force motrice de celle-ci.

    SalomondeCaus-Raison.jpg

    Le livre où il expose ses idées sur la question : Les Raisons des Forces mouvantes avec diverses Machines tant utiles que plaisantes (1615) contient en outre un traité pratique de la fabrication des orgues d’église et des dessins de grottes et de fontaines.

    grotte et orgue.jpg

    géant.jpg

    C’est que Salomon de Caus fut aussi –et c’est par là surtout qu’il nous concerne- un créateur de jardins aujourd’hui disparus mais qui ne sont pas sans faire penser à ceux de Bomarzo.

    fontaine caus.jpg

    Du moins si on en croit cette reproduction trouvée dans un catalogue anglais (Malborough rare books, 150) qui décrivait en mai 1993 un exemplaire de la première édition des Raisons.

    gravure sal de caus.jpg

    Lien permanent 1 commentaire Imprimer
  • Jungle interstiCielle

    Image de la jungle interstiCielle. Ce malicieux carton de la Fondation Abbé Pierre qui a le mérite de ne pas nous servir une vision déficitaire des sans abri. Il n’y a guère une voix jupiterienne proclamait : « je ne veux plus (…) avoir des hommes et des femmes dans la rue, dans les bois ou perdus (…) ».

    pancartes-sourire-fondation-abbe-pierre-2-640x426.jpg

    Dernièrement une quinzaine d’ONG constatent pourtant dans la presse : « des milliers de personnes (…) se partagent les interstices des villes, s’abritent sous des échangeurs, sont échoués sur les trottoirs de Paris et son immédiate périphérie ».

    Lien permanent 0 commentaire Imprimer
  • Les vœux du marquis

    « Le jour de l’An, le suzerain allait de porte en porte présenter ses vœux aux ouvriers et aux fermiers » Le singulier personnage dont il est question ici défraya la chronique sous Louis XV. « Son rigorisme égalitaire lui fit congédier son portier qui, par respect, n’avait osé lui faire vis à vis à table » nous apprend Gérard Oberlé dans un article sur le Marquis de Brunoy (1748-1781) paru dans Lire en novembre 2015.

    lire_2015_11.jpg

    Héritier d’une fortune colossale, Armand de Brunoy de Montmartel ne se distingua pas seulement par ses tendances démocratiques et sociales qui firent le désespoir de sa famille. Non content de pourvoir aux besoins élémentaires (et aux festins) des habitants de sa paroisse, « il dotait les jeunes mariées et dépensait des sommes ahurissantes pour l’accoutrement des domestiques. Pas de baptême à Brunoy dont il ne fut le parrain, un privilège qui suscita une flopée de bébés prénommés Armand et Armande » note Oberlé.

    portrait armand bis.jpg

    Celui-ci qui s’appuie sur un livre paru en 1805 (Les Folies du marquis de Brunoy, ou ses mille et une extravagances) souligne que, pour sa part, Armand de Brunoy affichait des goûts rustiques : « il portait des vêtements usés et déchirés, se lavait rarement et arborait une chevelure épaisse qu’il ne peignait jamais ».

    Il semble que ce comportement spécial ait été une manière de protestation contre la Noblesse de son époque qui l’avait méprisé. Mais c’est surtout par une thanatophilie prononcée que le Marquis de Brunoy mérita de passer à la postérité.

    eaux de brunoy.jpg

    Dans le domaine des pompes funèbres, il atteignit en effet à des sommets dignes d’un happening contemporain. Suivons une dernière fois Oberlé sur ce point. « Le jeune homme raffolait (…) des cérémonies religieuses (…). Lors des obsèques de son père, il fit verser des tonneaux d’encre dans la rivière, l’Yerres, et dans les pièces d’eau du jardin de Brunoy. L’église fut peinte en noir, les statues et les arbres enveloppés de crêpe, les chevaux, les vaches et les poules furent noircis pour la circonstance ».

    Lien permanent Catégories : Fragments, Hommes non illustres 0 commentaire Imprimer