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  • Cyclo Djino

    Croiser Djino dans le Marais c’est à la portée de tous. Ce matin c’était sur une courte scène à l’intersection de rues vénérables où déambule le monde entier. Les Rosiers, la Vieille-du-Temple et cette Sainte-Croix de la Bretonnerie qui fait semblant d’évoquer Rétif.

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    On le photographie, ça oui, le Taxi Djino. Vélo à hélices et engrenages avec chinoiseries et boules d’or. Beaubourg n’est pas loin et le spectacle de rue monnaie courante. On n’en ressent pas moins un petit frisson d’interstiCiel qui passe.

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    Djino a beau s’inscrire dans une tradition cycliste de figures parisiennes dont Mouna avant notre siècle fut un fleuron barbu, il émane trop de plaisir à être et de bonheur au bricolage de sa personne pour qu’on ne lui décerne pas son diplôme de créateur. Il le mérite : « il a fait des études » dit-il malicieusement. De « compagnon maçon » consent-il à préciser. Et nous regardons, lui et nous, ses mains rugueuses-intelligentes à ce moment là. Les gens le photographient. Sarouel multicolore, casque de cuir mi-sport mi-baroud, gilet afghan de la pampa : son dandysme ne passe pas inaperçu.

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    Même dans ce quartier voué à la mode et aux excentricités. Les gens le photographient encore. Beaucoup lui parlent mais peu vraiment. Aux paroles à la sauvette, il renvoie la balle de son sourire de vieux pirate habitué à protéger le trésor de son intimité. Personnage public, on sait peu de choses de lui. A peine ranime-t-il de temps à autres la bougie qui vacille dans sa lanterne.

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  • Joseph Giraudo : une année lumière

    Dernières nouvelles de Giraudo.

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    Juste un an après la révélation sur notre blogue, sous la plume de Sophie Roussel, de ses curieux rouleaux de calculs vertigineux, nous apprenons que cette œuvre tout à fait interstiCielle vient de rejoindre une collection d’envergure.

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  • Socrate au sommet

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    Land art sans le vouloir. Ce profil de Socrate au nez camus en carte postale des années cinquante. Ready made naturel aidé, révélé par l’œil du photographe. Entre ciel et interstiCiel.

    Et comme le dit Louis Scutenaire :

    « Atteindre les sommets les use ».

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  • Les anges de Picabia

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    « Les connaisseurs ont tout gâché; dès qu’ils touchent à quelque chose de frais avec leurs mains grasses le pollen y reste collé; voyez ce qu’ils ont fait des chants gitans, de la musique nègre, des dessins d’enfants et de fous! C’étaient des animaux sauvages qu’ils ont mis en cage, ceux-ci y ont perdu leur couleur en attendant d’être débités en morceaux et transmués en billets de banque.»

    Francis Picabia in La Fosse des anges, 1929, revue Orbes n°2

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  • La folie arctique

    l'internationale intersticielle,emile petitot,pierre déléage,pierre boucheron,zones sensibles,anthropologie linguistiqueZones sensibles ramène dans nos filets interstiCiels Émile Petitot, ethnologue à la limite du délire. Petitot, nous en avons parlé déjà l’année dernière parce qu’il nous semblait injustement oublié.

     

    Voilà qu’un professeur au Collège de France, Pierre Boucheron, dans un article du Monde des livres du 2 juin 2017, en souligne à son tour l’existence. En chroniquant sur La Folie arctique, le livre de Pierre Deléage, anthropologue à l’écoute des rituels prophétiques et chamaniques des Amérindiens.

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    L’éditeur de cet ouvrage biographique consacré à notre savant-missionnaire, sage et fou à la fois, est une nouvelle maison belge de Bruxelles qui se consacre aux sciences de l’homme. On lira avec profit son Manifeste où elle éclaire sa voie située entre « gros » et « petits » (éditeurs).

    Pierre Boucheron, pour sa part, en fait l’éloge : « Les ouvrages de l’éditeur Zones sensibles sont de ces objets qui font aimer le papier; leurs couvertures (…) renferment le plus souvent des textes singuliers, rugueux et risqués, élargissant notre expérience du monde ».

    Tout ce qu’on aime.

    Suivons donc Pierre Deléage sur la piste d’Émile Petitot qui eut pour informateur Peau-de-Lièvre, une chamane du nord-ouest du Canada. Il se passionna si fort pour les Dénés dont il étudia la langue qu’il finit par penser que ces indiens « devaient être considérés comme les descendants des Hébreux de l’Ancien Testament ». Suivant en cela (sans le vouloir ou le savoir) un mythe des plus européens puisque cette théorie de la tribu perdue d’Israël fut en usage chez les Juifs d’Amsterdam au 17e siècle.

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    Paradoxalement Petitot, qui fréquenta l’asile d’aliénés de Longue-Pointe à Montréal en 1882, semble s’être prémuni des ravages de la haute folie par ses constructions délirantes elles-mêmes. Le fait est qu’il parvint à retourner à la « normalité » de son sacerdoce en France.

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    Cela ne conduit pas moins Deléage à s’interroger « sur les origines délirantes, furieuses et fantasmagoriques de l’anthropologie linguistique (…) » en général

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