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Fleurs de cactus

  • La Constitution pour les nuls

    Pas besoin de jouir d’une bonne constitution ou d’entrer gaillardement dans la légion des sexagénaires pour tirer des feux d’artifice en l’honneur de Gustave Arthur Dassonville. Que l’on soit minot ou daron, ce typographe, adepte du Brûlot (un fanzine qu’il rédigea tout seul sa vie durant) mérite notre respect. Chacun ses cérémonies de célébration après tout ! Et les moins officielles ne sont pas les pires.

    Dans une époque où la com du petit prince qui nous gouverne nous gave de louanges sur la sacro-sainte règle du jeu de la république, héritée de notre (grand) père fondateur, il est sain, il est juste, il est bon de se tourner vers un pamphlet publié en 1965 et en catimini par Dassonville. D’autant que la lecture de celui-ci ne risque pas de nous prendre la tête.

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    Selon Eric Dussert, ce rare et fragile document constitue le chef d’œuvre de G.A.D. Il n’en consiste pas moins en 4 pages numérotées dont 3 sont blanches (c’est à dire rouges car l’impression est sur papier de boucherie) et la première seulement porteuse du titre, à vrai dire assez évocateur.

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    On notera que Gustave Arthur s’abstient d’y nommer sa cible : ce général en résidence secondaire dans un village aux deux églises. Suprème désinvolture de cette « diatribe silencieuse » (dixit Dussert) ! Invective d’autant plus efficace qu’elle reste minimale !

    dassonville portrait.jpgDes années durant, Dassonville promena sa rondeur pince-sans-rire et ses cigares malodorants dans les librairies parisiennes dont il fut une figure fétiche, rassemblant des données sur l’imprimeur-éditeur François Bernouard. On le voit mal aujourd’hui sur un plateau de télévision. Il n’empêche que son Hommage à la Ve est un doigt d’honneur autrement plus long que cette rustaude Lettre à Manu récemment commise par l’une de nos grosses têtes philosophiques.

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  • Voisin, Voisine

    Connards ! Vous n’êtes pas seuls au monde.

    C’est ce qu’on a envie de crier dans sa cour maintenant que les bricolos du samedi  sont de retour. Mais pourquoi hurler ? De toutes façons avec le bruit de la perceuse personne n’entend. Mieux vaut écrire. De sa belle plume ou à grand renfort d’imprimante : Chers voisins. c’est le titre d’un petit bouquin paru chez J’ai Lu en 2013. Son sous-titre dit bien ce qu’il veut dire : Mots doux et petites querelles de voisinage.

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    Il recueille un tas de ces petits messages goguenards, plaintifs, agressifs ou prometteurs qui agrémentent la vie de nos parties communes dans les immeubles de nos villes.

    « Merci à la personne de bien vouloir cesser de dessiner des bites sur le mur ».

    « Si tu continues à prendre cet (sic) cage d’escalier pour un libre service , je vais te mettre l’anus comme une pièce de 5 francs ».

    « Je suis désolée et c’est embarassant (sic) mais ma culotte est tombée sur ta rembarde (sic) ! ».

    « Il y en a mard (sic) du bordelle (sic) toute la nuit !!! ».

    « Prière de ne pas jeter vos animaux par les balcons ».

    « Je suis très heureuse de l’épanouissement de votre vie sexuelle. Mais ma patience a des limites ».

    On en passe et des meilleures. les auteurs de cet hilarant ouvrage : Aurélie C. & Olivier V. (9ème étage gauche) ont eu la bonne idée de reproduire tels quels ces documents éphémères.

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    Dans leur jus, ils témoignent de cette expression spontanée et épidermique qui – mieux que les bombages encodés dans la norme du street art – est l’œuvre de l’affect le plus individuel et le plus immédiat.

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  • Le prince de l’art sans nom

    Un jour mon Prince viendra.

    J’ai beau avoir conservé ma petite âme de moutarde piquante c’est rare que me remue la disparition d’un baladin de notre monde occidental. Mais là, pardon, il y a de quoi ! De quoi s’associer au deuil collectif où les fans de la purple superstar se sont plongés unanimement.

    Ne serait-ce que pour saluer la bonne idée née un jour de 1993 dans l’esprit survolté de cet autodidacte boulimique de création qui, à l’état civil, portait le nom de Prince Rogers Nelson. Alias Prince for ever.

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    Sauf à la fin des nineties justement. Années pendant lesquelles, le showman engagé dans une partie de bras de fer avec sa maison de disques qui bridait selon lui sa liberté et sa fécondité artistiques, renonça à son nom. Au profit d’un pictogramme imprononçable qu’on traduisit faute de mieux par Love Symbol.

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    Souhaitons que Prince reste dans les mémoires. Non seulement pour sa musique. Mais aussi pour cette rébellion interstiCielle qui le conduisit à tenter d’imposer sa vision personnelle à l’industrie musicale.

    A la réflexion cette attitude avant-gardiste mériterait d’être généralisée. A ce que le business international épingle sous la vague rubrique d’art brut notamment. Imaginez des foires d’art sans nom par exemple. Voilà qui serait du dernier chic !

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    Des espaces white cubes où, sur la porte vitrée, l’exposition serait annoncée par un hiéroglyphe ! Des ventes publiques of « The Artist Formely Known As » Chomo. Ou TAFKA Darger, TAFKA Wölfli, TAFKA Quivousvoulez. On peut rêver.

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  • Amigos et Barbudos

    Pour les amigos réfractaires à certaines de mes analyses au sujet des carottes trop cuites (voir mon post du 30 novembre 2015 Robillard Déco et ses commentaires), je me permets de conseiller la lecture de cette phrase qui prouve que je commence à ne plus être la seule de mon opinion : « Il serait dommage que l’art Brut perde son âme en cédant au quadruple écueil de l’art contemporain : la marchandisation, la personnification, la communication, et l’exhibitionnisme insatiable et obscène ».

    C’est Philippe Godin, l’auteur de cette remarque de bon sens. Elle figure en toutes lettres sur son blogue La Diagonale de l’art dans une note du 19 février 2016 intitulée La Confusion des genres.

    Dans le collimateur du blogueur philosophe, l’actuelle exposition caribéenne, « tout à fait exemplaire de certaines tentatives de récupération pour donner à l’art brut une proximité factice avec l’art contemporain » d’une galerie parisianouillorkaise.

    Galerie que je ne nommerai pas. Par souci de ne rien faire qui puisse nuire à l’économie de la patrie des barbudos après la visite officielle du camarade Raul à l’Élysée au début de ce doux mois de février 2016.

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  • Belles de concours

    Après la médaille, la miss.

    Les occasions de se distraire sont trop rares aujourd’hui pour s’épargner celle ci.

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    Une aimable troupe de belles de concours s’est initiée à la critique d’art pyramidale au détriment d’Augustin Lesage avec la bénédiction du haut patronage du LaM trois fois artifié.

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    La création ça creuse : une rapide collation s’ensuivit.

    Sans doute y avait-il des carottes au menu.

    L’histoire ne dit pas si elles étaient cuites mais on s’en doute

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  • Robillard Déco

    Pour les amigos qui en douteraient encore,

    la preuve que les carottes sont cuites :

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    Rappel : pour suivre un lien cliquer sur les mots soulignés

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  • A Bolzano on en installe !!

    En d’autres temps, j’aurais salué ce geste artistique spontané. L’équipe d’entretien d’un musée qui poubellise allais-grément une installation (un tas de bouteilles de mousseux vides avec cotillons et flûtes) c’est toujours plaisant. Surtout si ça se passe en Italie, pays le plus cultivé de la terre.

    Mais avec l’expérience je suis devenue neurosceptique. Ma petite cervelle ne se laisse plus facilement envahir par les toxines de la grosse rigolade. Aussi y (ii) ai-je regardé à deux fois avant de m’autoriser un pâle sourire de hy(i)ène devant ce fait d’automne (ou divers si vous préférez) qui vient de secouer la routine de Bolzano dans le Tyrol du sud.

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    A la réflexion je me suis demandé pourquoi la bande de news passante qui monte à mon écran quand je déconnecte d’outlook avait éprouvé le besoin de me glisser celle-ci en provenance de Francetv info. D’accord ça change de la chemise du PDG d’Air France que les medias n’arrêtent pas de se déchirer mais quand même !

    La chose n’est pas si pire ! Puisqu’on nous dit que le duo d’artistes (appelons les Sara et Eleonora), ainsi vandalisés par inadvertance, va réinstaller son œuvre « dès que possible ».

    Ce n’est pas la première fois d’ailleurs que survient un tel événement. Il y 10 ans déjà, sur un blogounet de fortune où je ramais avant de rejoindre le vaisseau amiral de l’ii, j’avais rendu compte de pareille mésaventure dont un certain Damien avait été la victime consentante. La mode alors n’en était pas tout à fait lancée.

    Mais aujourd’hui que toute ingénuité est bannie du processus artistique, je me demande si ce n’est pas délibérément qu’on cherche à susciter ce genre d’acte manqué de la part du personnel en charge du nettoyage. La provocation c’est tellement commode pour organiser le buzz autour d’un petit quelque chose qui passerait sans cela inaperçu !

    Même pas drôle ! dirait ma p’tite nièce. Heureusement qu’avec la première phrase de la dépêche de Francetv info, il y a cependant de quoi se marrer. Je cite : « L’art contemporain est parfois un peu obscure (sic) ».

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