Joseph Barbiero vaut le détour. Le détour par Montans, près Gaillac dans le Tarn. Jusqu'au 18 septembre 2O17, l'Archéosite de ce village potier du temps des Gaulois abrite une exposition croisant les regards de l'Art et de l'Archéologie.
Dialogue par dessus les siècles entre des sculptures antiques et les pierres de Volvic sorties toutes vives de l'imagination et du burin de Joseph Barbiero, maçon-bricoleur au look de jardinier dont le talent artistique fut repéré et célébré dès 1983 par l'antiquaire-poète Jean Lelong.
Depuis 1985, date de sa première exposition à Vic-le Comte dans le Puy-de-Dôme, il n'est pas fréquent de croiser les œuvres de Barbiero. La dernière fois c'était pour nous en 2011 à Paris. Aussi cela vaut-il la peine de quitter l'A68 un moment pour découvrir les 11 pierres prêtées à Montans cet été par la famille du sage et volontaire Barbiero.
Elles sont accompagnées de photographies de Jean-Paul Cieutat qui se veut "passeur d'images", révélateur d’un héritage (...) venu du fin fond de l'humanité pour nous dire, à nous hommes modernes, que nous sommes tous issus d'une même matrice".
Cette phrase est extraite du livret-catalogue de cette exposition conçue par Fany Maury et Jean-Marc Ferrandon qui ont le mérite de mettre en évidence une résonnance esthétique dont Jean-Louis Lanoux, dans un article paru dans la revue Plein Chant (L'Itinéraire volcanique d'un Gaulois vénitien) témoignait en 1992.
Fort émouvante aussi une vidéo qui passe en boucle issue des archives de l'INA. Barbiero interviewé parle de ses "bricoles". Elle date de 1985. Quand le journaliste l'interroge sur la création à 85 ans, Joseph réfléchit et rectifie posément : "84 ".
Il disposa encore de 6 ans pour griffer, gratter, entailler, sculpter et dessiner sur des cartons de boîtes de biscottes.